Vains retables

“En haut règne un calme divin,
Ici bas dansent tous les diables.”
Prêche avec ferveur le devin.
En haut règne un calme divin :
Ces mots sonnent pourtant si vains.
Lorsque l’œil veille le retable
En haut, règne un calme divin
Ici bas. Dansent tous les diables !

La ville invisible

Souvenirs d’un temps révolu.
Je vous revois avec tendresse,
Amis, rues, qui m’avez valu
Souvenirs d’un temps révolu.
Auriez-vous donc mes yeux occlus
Sur ce Paris de ma jeunesse ?
Souvenirs d’un temps révolu,
Je vous revois avec tendresse.

Néons dansants

Dans la sainte église aux néons,
J’ai dansé nos slows sans ton ombre.
Nous vivions tels deux nucléons,
Dans la sainte église aux néons.

Notre amour repose aux éons;
Dans une autre perm mes mains sombrent.
Dans la sainte église aux néons,
J’ai dansé nos slows sans ton ombre.

Flâneries urbaines

Dans la ville, seul et flânant,
Yeux embués de fanstalgie,
J’ai vécu en me souvenant,
Dans la ville seule, et flânant.

J’observerai tôt les passants,
Cœur vidé de sa nostalgie,
Dans la ville seul et flânant,
Yeux embués de fanstalgie.

Orniontologie

Lorsque enfin survient le printemps,
Si libre l’oiseau qui s’envole.
Rêvé-je de lui, pluie battant,
Lorsque enfin survient le printemps ?
Si pour l’Être m’extasiant,
Alors, ma chair tombant si molle,
Lorsque enfin survient le printemps,
Si libre oiseau, je m’envole !