Bonjour Mme Cristol,

Lors de la première séance du jeudi 9 février 2023, vous avez voté CONTRE à la proposition de loi n°659 concernant les repas à 1 euro pour tous les étudiants. J’imagine qu’en faisant cela, peut être dans l’alignement de votre groupe parlementaire, vous estimiez exercer au mieux votre rôle de représentante de la Nation.

Je trouve que ce vote est honteux, d’autant plus que la 3ème circonscription de l’Hérault, votre circonscription, est un circonscription très étudiante, en témoigne l’université Paul Valéry, le CHU Saint Eloi, l’IUT Montpellier, le campus Triolet, pour ne citer qu’eux, et comme vous devez le savoir, étant originaire de Montpellier. Même si je sais que le rôle d’un.e député.e n’est pas de représenter sa circonscription mais la Nation toute entière, je ne peux qu’être attristé de voir ce refus, étant moi-même résident de cette circonscription, car j’estime que, pour le bien de la Nation, un.e député.e devrait être à l’écoute des résidents de sa circonscription et de leurs problèmes.

En l’absence d’intervention de votre part durant cette séance, je me rabattrai sur les propos de votre groupe parlementaire.

Au nom d’une solidarité, vous estimez que cette proposition serait en défaveur des étudiant.e.s les plus précaires dont le tarif ne changerait pourtant pas ; au nom d’une justice sociale, vous estimez que les étudiant.e.s ne pouvant pas accéder à la bourse et dont les parents ne peuvent subvenir adéquatement ne devrait pas bénéficier de cette aide précieuse ; au nom d’une équité, vous estimez que les étudiant.e.s les plus aisé.e.s pourtant peu nombreux.ses profiteraient honteusement de ces tarifs.

En nommant l’information comme solution, vous estimez que les étudiant.e.s les plus précaires ne seraient pas capable de trouver les solutions nécessaire à leur survie ; en nommant l’association comme solution, vous estimez que le rôle de l’Etat n’est pas d’être solidaire mais de recourir à la charité de ses citoyen.ne.s ; en nommant la réforme comme solution, vous estimez qu’il n’y a pas urgence sociale au profit de la mise en œuvre un lointain et informe changement.

Aujourd’hui le texte est rejeté et les étudiant.e.s, déjà en situation tendu, devront malheureusement continuer à lutter pour se nourrir correctement. J’espère toutefois que vous pourrez prendre compte de cette urgence et prendre des mesures adaptés, sans oublier ceux qui se situent dans cette frange trop souvent délaissée de la classe moyenne.

Souhaitant vous avoir informé utilement de ma position,

Erwan Auer

La lettre ci-jointe a été d’abord été envoyé par mail le vendredi 10 février 2023 à Mme Laurence Cristol, députée de la XVIe legislature de la 3e circonscription de l’Hérault. Si je suis amené à modifier la présente version de la lettre, ces modifications seront signalés dans le texte.

Réponse reçue le 12/02/2023

Certaines éditions ont été faites au niveau du formatage pour la présentation.

REPAS CROUS A 1€

Mise au point du groupe parlementaire

RENAISSANCE

➡️ Nous ne sommes pas contre le repas à 1€, c’est nous qui l’avons créé et c’est nous qui l’avons maintenu.

👉 Lors de la crise Covid, afin de répondre à une situation d’urgence exceptionnelle, nous avons mis en place le repas à 1€ pour tous les étudiants. Depuis 2021, le périmètre du dispositif a été recentré sur les celles et ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les étudiants boursiers et précaires.

👉 Et ça marche. En 2022, ce sont 19 millions de repas à 1€ qui ont été distribués par les CROUS aux étudiants boursiers et précaires.

👉 Cette mesure de justice sociale est entièrement compensée aux CROUS par l’Etat à hauteur de 50 M€ par an. Dans le cadre du PLF 2023, nous avons sanctuarisé cette enveloppe pour l’année universitaire 2022-2023.

➡️ Tous les étudiants qui en ont besoin bénéficient du repas à 1€

👉 Les étudiants boursiers y sont éligibles de manière automatique. En 2021-2022, près de 38 % des étudiants sont boursiers, soit 720 000 jeunes.

👉 Tout étudiant non-boursier en situation de précarité peut par ailleurs en bénéficier. Grâce à un accès simplifié au bénéfice de la mesure, le nombre de repas à 1€ pour les étudiants précaires non-boursiers a doublé entre la rentrée 2021 et la rentrée 2022. En 2022, 1 million de repas à 1 € ont ainsi été servis à des étudiants précaires non-boursiers.

👉 Tous les autres étudiants bénéficient d’un repas au tarif social de 3,30 €, nettement en deçà du coût de revient d’un repas, autour de 8€.

➡️ Notre vision est simple : aider plus ceux qui en ont le plus besoin.

👉 Nous avions l’occasion de sanctuariser cette mesure pour les étudiants boursiers et les plus précaires. En Commission, nous avions adopté des amendements de réécriture pour que tous les étudiants boursiers et défavorisés puissent y avoir accès de façon pérenne.

👉 La rapporteure socialiste avait proposé des amendements visant à préciser cette réécriture, des améliorations bienvenues auxquelles nous étions favorables. Mais les députés NUPES et RN ont préféré voter contre l’inscription pérenne du principe d’aider plus les étudiants qui ont le plus besoin.

👉 Nous assumons de concentrer nos efforts sur ceux qui en ont le plus besoin. Nous avons voté contre le fait de favoriser des étudiants qui n’en ont pas besoin, au détriment de ces fonds utilisés pour d’autres besoins étudiants défavorisés.

👉 Étendre la mesure actuelle à l’ensemble des étudiants plutôt qu’aux seuls boursiers et précaires coûterait environ 90 M€. Prévoir en plus un repas le soir dans l’ensemble des points de vente aurait également un surcoût, que les auteurs de l’amendement ne chiffrent pas mais qui serait considérable.

👉 Nous restons fidèles à nos valeurs : aider les plus précaires et cibler nos mesures pour agir au plus proche des besoins.