Bonjour Bea3 et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Pour ceux qui ne vous connaissent pas, comment vous présenteriez-vous ?

Bonjour MisterMartin, avec plaisir. Je m’appelle Beatrice, née à Washington, mais vivant depuis 10 ans dans le Grand Paris. J’aspire à devenir une artiste multi-facette, même si pour le moment, je suis principalement connue pour ma musique au sein du groupe American Fries et pour un EP en solo sous le nom de Bea3.

Et vous sortez bientôt un nouvel EP de 6 pistes, 1.000 years ago in Scotland.

Tout à fait, après une année de maturation, le projet est enfin là et j’ai hâte que mon public l’écoute et qui sait, que cet EP conquiert le Grand Paris.

On l’espère ! Sachez en tout cas chers lecteurs que j’ai eu le privilège d’en écouter un extrait et ça promet une petite révolution dans le monde de la pop. Mais nous reparlerons de l’EP plus tard, pour l’instant, parlons un peu de votre parcours. Quelle a été votre formation artistique ?

Je dirais autodidacte et tardive. Mes parents n’étaient pas dans ce milieu et moi pas plus attirée par ça avant que nous ne déménagions ici il y a dix ans, quand mes parents ont rejoint la division parisienne de Global Millers. Pour être franche, à l’époque, j’étais plutôt attirée par les arts plastiques et le graf que par la musique, rire, je pense que j’essayais surtout de me réapproprier la ville et d’énerver mes parents, même si je crois qu’ils n’ont appris l’existence de mes grafs que récemment rire.

Dans votre précédente formation, American Fries, vous étiez au chant et à l’harmonica, qu’est-ce qui a fini par déclencher cet intérêt ?

L’effet de groupe. J’ai commencé l’harmonica vers mes 15 - 16 ans, en pinçant celui de mon père, pour accompagner mes amis musiciens quand nous traînions dans Little Apple. J’y ai pris goût et on a fini par former un trio, Children of Loss, on faisait principalement des reprises blues de chansons pop. Le chant, c’est venu vers la fin du groupe, à peu près au moment où je suis rentré dans American Fries.

D’après mes recherches, American Fries était un groupe étudiant, c’est bien ça ?

Plus ou moins, c’est un dérivé d’une formation de mon école. On jouait ensemble dans le cadre du club et puisqu’on s’entendait bien, ils m’ont intégré au sein du groupe durant ma deuxième année.

Et vous avez participé à trois EP avec eux.

Quatre mixtapes pour être précise, mais à vrai dire, j’étais uniquement en accompagnement sur deux morceaux pour la première. C’était un groupe étudiant, alors on sortait une mixtape chaque année, un peu comme une “évaluation”. L’idée était de laisser chaque membre s’exprimer via le collectif, en gardant comme ligne directrice la musique pop.

C’est là que vous avez développé le style de votre premier EP, Sylvic Rituals.

rire On peut dire ça, disons qu’après ma première vraie participation à la mixtape annuelle, j’ai essayé de me démarquer, de trouver ma voix. C’est venu progressivement. Sur la mixtape suivante, le son Edge of Life est un premier aperçu de ce style. Et l’année suivante, j’ai vraiment poussé dans cette direction. D’ailleurs Sylvic Rituals est constituée de morceaux composés à l’origine pour la mixtape.

Comment définiriez-vous votre style ?

L’idée au cœur de mon style, que j’aime appeler pop mystique, est de mélanger mon amour pour le mystique et la musique fractale tout en essayant de lui donner un côté pop. J’essaye toutefois de ne pas trop tomber dans la marchandisation de ces influences, mais de les traiter avec respect, notamment l’aspect mystique.

Très intéressant ! De ce que j’ai pu entendre, votre EP continue dans cette direction et j’ai eu l’impression que vous avez entamé une transition plus folk au niveau des mélodies, là où on retrouvait surtout des accents blues.

Oui, en effet, pendant la composition de l’EP, je suis partie 3 mois en Écosse, dans la région d’Aberdeen, accompagner une amie pendant ses concerts. J’en ai profité pour m’imprégner de la culture populaire écossaise et du folk local. C’est là que j’ai compris que le mystique est indissociable de la musique d’où il émerge et que je ne pouvais l’évoquer qu’en créant un environnement musical propice.

Le titre de l’EP, 1.000 years ago in Scotland, et le morceau que j’ai pu écouter, Under the motte, tourne beaucoup autour de l’Écosse. Ce thème est venu avant ou pendant votre voyage à Aberdeen ?

Disons que les leçons que j’ai pu tirer là-bas et que j’évoquais juste avant ont beaucoup influencé mes compositions. Il y a deux, trois mois, je m’en suis rendu compte et j’ai décidé de recentrer l’EP autour de ça, une grande partie de l’EP en tout cas. Je n’avais pas vraiment prévu d’avoir un thème central, c’est juste venu naturellement au cours du processus, je pense rire.

Que peuvent donc attendre vos fans, et tout nouvel auditeur, de votre EP ?

La maturation de mon style et une porte vers le mystique d’Écosse et d’ailleurs. Pour mes fans, ce sera aussi une dernière étape avant un premier album studio et la continuité de l’univers mis en place par Sylvic Rituals.

Merci beaucoup Bea3 pour vos réponses, ce fut un plaisir d’échanger avec vous. En vous souhaitant de la réussite pour la sortie de l’EP le 16 juin.

Le plaisir est partagé, merci beaucoup pour cette interview !

Notes de publication

Histoire finie le 13 novembre 2023, corrigée et publiée le 3 décembre 2023